L’Arabie Saoudite, un nouvel épicentre pour le monde de l’art ?

Depuis quelques années, l’Arabie saoudite déploie une stratégie culturelle ambitieuse, visant à redéfinir son image sur la scène artistique et patrimoniale mondiale.

En misant sur la valorisation de son patrimoine historique, religieux et archéologique, la promotion de la création contemporaine et l’organisation d’événements d’envergure, le Royaume cherche à s’imposer comme un acteur incontournable du monde de l’art. Cette dynamique s’inscrit dans le cadre de Vision 2030, le programme de réforme lancé en 2016 par le roi Salman et pris en main par son fils, le prince héritier Mohammed ben Salman (MBS), qui ambitionne de diversifier l’économie et de positionner le pays comme un centre culturel influent.

Le challenge est de taille : l’Arabie saoudite peut-elle, en si peu de temps, transformer son identité culturelle pour rivaliser avec les grandes capitales de l’art ? Saura-t-elle imposer une attractivité pérenne, capable d’attirer collectionneurs, artistes et institutions sur le long terme ?

Croissant de la mosquée du prophète
Croissant de la mosquée du prophète. Probablement Médine al-Munawwarah, Arabie Saoudite, XIXe siècle, Cuivre doré, h. 139 × w. 142.5 × d. 19.5 cm. Biennale des arts islamiques 2025, photo de Marco Cappelletti, avec l’aimable autorisation de la Fondation de la Biennale de Diriyah.

Trois événements incarnent cette ambition et attestent une ascension spectaculaire : la Biennale des Arts Islamiques, qui entend affirmer le rôle du Royaume comme pôle majeur de l’art islamique ; la première vente aux enchères organisée par Sotheby’s à Riyad, symbole d’un marché de l’art en mutation ; et l’implantation durable de Christie’s, marquant l’entrée du Royaume dans le cercle fermé des grandes places de marché de l’art.

Bague en or et diamant David Webb
Imposante bague en or et diamants de David Webb présentant un diamant rond de 9,37 carats, entouré de diamants baguettes. Origins, lot 108, Sotheby’s, Riyad

 

I – La Biennale des Arts Islamiques 2025 : “And all that is in between”

Dans ce contexte de transformation culturelle et d’affirmation stratégique sur la scène artistique mondiale, l’Arabie saoudite accueille jusqu’au 25 mai 2025, la seconde édition de la Biennale des Arts Islamiques à Jeddah. Que recouvre la notion d’arts islamiques ? Depuis l’Hégire (622), l’art islamique s’est développé à travers un vaste espace géographique – du Moyen-Orient à l’Asie du Sud et centrale, en passant par l’Afrique du Nord et l’Empire ottoman – en intégrant et réinterprétant des traditions artistiques locales. Porté par des dynamiques d’échange et de syncrétisme, l’art islamique ne se limite pas à la seule expression religieuse, mais constitue un système ornemental et iconographique distinct, caractérisé notamment par la calligraphie, les motifs géométriques et végétaux, ainsi qu’une approche spécifique de l’espace et de la lumière.

Organisée sous l’égide de la Diriyah Biennale Foundation, la Biennale 2025 illustre la volonté du Royaume de s’imposer comme un centre majeur dans la relecture contemporaine de l’art islamique. Le choix de Jeddah comme ville hôte ne doit rien au hasard. Carrefour historique du commerce et de la spiritualité, la ville est en effet le point d’entrée des pèlerins en route vers La Mecque et Médine. Cette vocation d’accueil et de transmission trouve un écho puissant dans l’installation de la Biennale au sein de l’ancien terminal occidental du Hadj de l’aéroport international Roi Abdulaziz, un lieu dédié au passage des fidèles, aujourd’hui transformé en espace de dialogue artistique et patrimonial.

La Biennale des arts islamiques à Jeddah
La Biennale des arts islamiques (2023) au terminal du Hadj occidental de l’aéroport international du roi Abdulaziz, avec l’aimable autorisation de la Fondation de la Biennale de Diriyah.

Intitulée « And all that is in between », citation puisée dans un verset récurrent du Coran, cette édition explore la tension entre visible et invisible, tangible et spirituel. Parmi ses temps forts ? La présentation de la Kiswah, immense étoffe noire brodée d’or qui recouvrait l’année précédente la Kaaba de La Mecque. Tissée chaque année dans les ateliers de la Kiswah Factory of the Holy Kaaba (fondée en 1927) elle est exposée pour la première fois hors de son cadre rituel, devenant ainsi un objet de contemplation autant que de dévotion. Les somptueux corans enluminés du Maroc, d’Al-Andalus, d’Iran, d’Afghanistan, de Turquie, d’Egypte et un, monumental, provenant d’Inde du Sud. Et, une oeuvre étonnante : l’escalier monté sur roulettes (appelé madraj) en teck, fer, laiton, acier, cuivre, or et ébène provenant d’Inde également, qui permettait d’accéder à la Kaaba mais aussi d’en protéger l’entrée.

Panneau de la Kiswah Makkah al-Mukarramah, Arabie Saoudite. Soie, fils d’or et d’argent, h. 1345 × l. 1070 cm. Photo de Marco Cappelletti, avec l’aimable autorisation de la Fondation de la Biennale de Diriyah
Au centre, l’escalier de la Kaaba (appelé madraj). Inde 1824-25. Commandé par le nawab du sultanat carnatique de l’Inde du Sud, Muhammad Munawwar Khan Bahadur, ce madraj fut fabriqué par Sayyid Sibghatullah à la cour du nawab à Chepauk, puis transporté par la Compagnie des Indes orientales à Jeddah, via Mumbai, en 1826. A gauche, deux panneaux d’ornement intérieur de la Kaaba, à droite un coran monumental. Photo de Marco Cappelletti, avec l’aimable autorisation de la Fondation de la Biennale de Diriyah
Coran, Le Caire, Égypte. c. 1306-11. Calligraphie probablement d’Ibn al-Wahid, enluminure probablement de Sandal. Encre et or sur papier, ATC711g. A l’arrière plan, un chandelier de Syrie ou d’Égypte, du XIV siècle, en verre, émaux sur verre, dorure, ATC256. Collection Al Thani. Photo de Marco Cappelletti, avec l’aimable autorisation de la Fondation de la Biennale de Diriyah.

A côté de ces chef d’oeuvre du patrimoine religieux du Royaume, plus de cinq cents œuvres déploient une mosaïque d’expressions artistiques, entre vestiges historiques et créations contemporaines (parmi les artistes saoudiens, mention spéciale à Ahmed Mater et Ahmad Angawi).

Magnétisme 2019, Ahmed Mater. Aimant et copeaux de fer. Dans cette œuvre, un cube noir magnétique est mis en rotation, mettant en mouvement des milliers de particules de fer et créant un halo tourbillonnant qui évoque le mouvement des pèlerins pendant le Hajj. A l’arrière plan, Rideau (sitarah) pour l’écran Hujrah, Istanbul, Turquie, 1861. Photo de Marco Cappelletti, avec l’aimable autorisation de la Fondation de la Biennale de Diriyah.

La section la plus fascinante pour les amateurs d’objets d’art et de gemmes est celle baptisée AlMuqtani (« Hommage »).  L’apport fondamental des collectionneurs privés à la préservation du patrimoine islamique est mis en lumière par deux cents oeuvres.

Deux ensembles dialoguent avec éloquence : la Furusiyya Art Foundation, constituée par Rifaat Medhat Sheikh El Ard, qui célèbre la culture chevaleresque, les armes et armures du monde islamique et présente ici cent vingt-deux de ses pièces et la Collection Al Thani, qui réunit pour la première fois soixante-dix-neuf oeuvres d’art issues du monde musulman, des Omeyyades et Abbasides aux Moghols, Safavides et Ottomans.

Dans ces deux collections, les œuvres exposées sont islamiques, mais à l’exception du sabre du XVIIIe siècle de la Furusiyya Art Foundation, aucun des objets n’a été fabriqué en Arabie saoudite. Les objets ornés de pierreries, les gemmes et les joyaux proviennent en large partir de cours royales indiennes mais pas uniquement. Amin Jaffer, directeur de la collection Al Thani, et également l’un des directeurs artistiques de cette deuxième biennale des arts islamiques, explique : « les bijoux moghols dominent notre imagination en raison de la riche culture de l’utilisation des métaux précieux et des pierres précieuses pour la parure dans le sous-continent indien. Il existe une longue tradition de pierres précieuses incisées dans le monde islamique, mais l’interdiction générale de porter de l’or pour les hommes musulmans limitait la parure masculine. La joaillerie a été élevée au rang de grand art dans le monde ottoman, où, comme dans l’Iran Qajar, il existait une forte tradition d’émail sur or. »

La spécificité des objets précieux issus de la tradition islamique est évidente à différents niveaux, selon Amin Jaffer, qu’il s’agisse de l’utilisation de matériaux rares et précieux – cristaux de roche de la période fatimide, velours de soie safavide ou verre mamelouk – ou de la virtuosité de l’artisanat – qu’il s’agisse de la production d’une céramique d’Iznik ou d’un récipient incrusté de métal de Mossoul. Le sens du luxe, conclut-il, est évident tant dans les œuvres d’art sacrées – comme le Coran bleu – que dans les objets profanes – comme la robe seldjoukide tissée en soie.

Miniature représentant Hadji Nasir enseignant à un prince sur une terrasse au bord du lac, Inde, XVIIIe siècle. Papier, pigments opaques, or. ATC975e ; Perroquet, Hyderabad, Inde, 1775-1825. Or, laque, émaux, diamants, rubis, émeraudes, ATC123 ; Base de narguilé, Inde, probablement Awadh ou Bengale, XVIIIe siècle. Verre, dorure, émail, ATC703. Collection Al Thani. Photo de Marco Cappelletti, avec l’aimable autorisation de la Fondation de la Biennale de Diriyah
Trois miniatures mogholes représentant : l’empereur Jahangir avec Asaf Khan et un lion. Inde, vers 1650-1700. ATC923 ; Shah Jahan en roi du monde. Inde, XVII siècle. ATC1056.21 ; l’empereur Aurangzeb avec une épée. Inde, vers 1700. ATC975f. Au premier rang, des objets précieux en jade et dague à tête de cheval. Collection Al Thani. Photo de Marco Cappelletti, avec l’aimable autorisation de la Fondation de la Biennale de Diriyah
Spinelle, Inde, 1610-11 h. 2,14 × l. 2,15 × p. 1,1 cm, 55,9 ct. ATC204. Émeraude, Inde du Nord, vers 1650 h. 3,2 × l. 3,8 cm, 87,8 ct ATC471.  Émeraude, Inde, vers 1650-1750 h. 6,2 × l. 5,5 cm, 212,3 ct ATC632. Collection Al Thani. Catalogue page 266.
Masque de guerre. Iran, XVIe siècle. Laiton, argent, R-747 ;  Sceau talismanique Iran, XVe. Jade néphrite, argent, R-4032 ; Pendentif gravé, probablement Turquie, 1533-34. Jade néphrite, R-4033 Sceau personnel Inde, XIXe siècle, Jade néphrite, R-4037 ;  Pendentif gravé, probablement Turque, XVIe siècle. Jade néphrite, R-4040. Fondation d’art Furusiyya
Poignard avec fourreau orné de pierres precieuses
Poignard avec fourreau Turquie, XVIe siècle Acier, jade, or, nielle, rubis, diamant, ensemble L. 38,5 cm Fondation Furusiyya Art, R-421
Turquie ou Iran, vers 1600 (lame), Inde, XVIIe siècle (garde) Acier, or, jade, rubis, L. 31,4 cm Fondation Furusiyya Art, R-332

Alternant entre art contemporain à Riyad (dont la prochaine édition aura lieu en 2026) et art islamique à Jeddah, la Biennale saoudienne s’impose d’ores et déjà comme un rendez-vous majeur du calendrier culturel international. En réunissant des œuvres d’hier et d’aujourd’hui, elle interroge les continuités et mutations d’un héritage millénaire, soulignant autant les influences historiques que les nouvelles formes d’expression.

La Biennale réussit le pari de consacrer l’Arabie saoudite comme un haut lieu de la création et de la réflexion sur l’art islamique, et participe à une entreprise plus vaste de revalorisation du patrimoine et d’affirmation d’une diplomatie culturelle.

 

II – La toute première vente aux enchères en Arabie saoudite : un événement signé Sotheby’s

Le 8 février 2025, Sotheby’s orchestre à Riyad la toute première vente aux enchères internationale tenue en Arabie saoudite, marquant une avancée significative les circuits mondiaux du luxe et de la collection. Diriyah, berceau de la dynastie saoudienne et magnifique site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, a été choisie comme écrin de cet événement.

Boucles d’oreilles Alexandre Reza. Emeraudes, diamants, or jaune. Lot 133. Origins, Sotheby’s, Riyad.

vue de la forteresse historique de DiriyahAvec l’aimable autorisation de Diriyah Compagny

Baptisée Origins, cette vente inaugurale entend rendre hommage au patrimoine saoudien tout en servant de vitrine à des pièces d’exception issues des sphères artistiques et du luxe international. Cette vente inaugurale, explique Jessica Wyndham, présente un éventail de ce que Sotheby’s peut offrir aux collectionneurs d’art et de luxe. Ce sera également l’objet de sa conférence sur l’art de collectionner.

En joaillerie, vingt-sept lots ont été sélectionnés pour cette vente inaugurale. Ces bijoux, qui partagent un savoir-faire exceptionnel, sont signés des plus grandes maisons de joaillerie internationales : Alexandre Reza, Bulgari, Cartier, Chopard, David Webb, Harry Winston, Tiffany & Co, Mauboussin, Van Cleef & Arpels, Graff. Le style de ces pièces, leur caractère, les techniques de taille des gemmes et le choix des matériaux précieux employés permettent de retracer les temps forts de l’histoire de la joaillerie depuis un siècle.

Les années 30 sont éloquemment illustrées par trois bracelets en platine et diamants : un bracelet ruban Mauboussin, un bracelet Cartier à motifs géométriques ajourés et un bracelet manchette Cartier orné de quatre superbes saphirs, le plus important originaire de Ceylan, les trois autres originaires de Birmanie. Tous sont non chauffés.

Bracelet Mauboussin tout en diamants de 1930
Bracelet Mauboussin, 1930. Lot 131, Origins, Sotheby’s, Riyad.
Bracelet Mauboussin tout en diamants,1930.
Bracelet Cartier, 1930. Lot 122, Origins, Sotheby’s, Riyad.
Bracelet manchette Cartier en diamants et saphirs de 1927
Cartier, 1927. Lot 142. Origins, Sothebys, Riyad.

Parmi les bijoux « vintage », deux pièces arrêtent tout particulièrement l’attention : un bracelet non signé mais attribué à Harry Winston, dont le raffinement fait penser au travail d’Ambaji V. Shinde, ce remarquable joaillier indien qui à compter des années 60 oeuvra pour le roi des diamants. Huit motifs floraux, composés de somptueux rubis birmans ovales (sans indication de chauffage) entourés de diamants, sont montés sur un bracelet bombé flexible en or jaune entièrement serti de rubis ronds et bordé de petites pampilles en or et diamants.
Autre pièce témoin des années 70, ce collier en or jaune Bvlgari ponctué de vingt-deux cabochons ovales en rubis, émeraudes et saphirs, et de petits diamants, emblématique du chic romain.

Bracelet en or, diamants et rubis. Attribué à Harry Winston, c. 1970. Lot 140. Origins, Sotheby’s, Riyad.

Collier Bvlgari, 1976. Lot 137. Origins, Sotheby’s, Riyad.

Les pièces contemporaines sélectionnées pour la clientèle saoudienne se caractérisent par une palette colorée (saphirs roses Chopard, saphirs – bague Trombino Bvlgari, bague en serti mystérieux VC&A- , rubis thaïlandais) mais le choix des gemmes reste restreint : les diamants (incolores et de couleurs) figurent au premier rang du palmarès, suivis des pierres que l’on ne dit plus précieuses mais qui en conservent toute l’aura, émeraudes, saphirs, rubis et perles fines (boucles d’oreilles Harry Winston).

Sotheby’s a indéniablement misé sur des pièces intemporelles, identifiables, d’une extrême qualité, et sur des gemmes spectaculaires pour séduire un marché local encore naissant. En parallèle de cette vente, Paul Redmayne, avait réuni dans le cadre d’une vente privée quelques pièces rares dont un remarquable appairage de diamants taille coussin de 10,53 ct et 10,52 ct, (D, flawless, type IIa).

Saphir birman taille émeraude de 19,79 carats, flanqué de paires de diamants taille trapézoïdale et en ogive. Lot 141, Origins, Sotheby’s, Riyad.
Boucle d’oreilles Graff, diamants taille poire de 9,39 et 8,46 carats, suspendus à des lignes de petits diamants ronds. Lot 143.Origin’s, Sotheby’s, Riyad.
Bague sertie d'une émeraude d'origine colombienne en forme de poire de 23,55 carats (huilage traditionnel). Lot 134. Origins, Sotheby's, Riyad.
Bague sertie d’une émeraude d’origine colombienne taille poire de 23,55 carats (huilage traditionnel). Lot 134. Origins, Sotheby’s, Riyad.

L’initiative de Sotheby’s ne relève pas du hasard. Le marché de l’art en Arabie saoudite, longtemps en marge des grandes capitales, connaît une accélération spectaculaire, portée par une scène artistique en effervescence et un réseau de collectionneurs, souvent jeunes, de plus en plus avertis. L’annonce de Origins coïncide avec une autre évolution stratégique majeure : le partenariat d’un milliard de dollars conclu entre Sotheby’s et le fonds souverain d’Abu Dhabi, consolidant l’ancrage de la maison d’enchères au Moyen-Orient.

 

III – Christie’s en Arabie saoudite : une implantation stratégique en quête de stabilité

L’implantation de Christie’s en Arabie saoudite marque une avancée stratégique, dont seul le temps permettra de mesurer la portée réelle sur la structuration du marché local. L’obtention d’une licence commerciale permet à la maison d’enchères d’opérer directement dans le Royaume, une première pour une institution internationale. Pourtant, si les collectionneurs saoudiens comptent depuis longtemps parmi les grands acheteurs du marché mondial, le défi est ailleurs : le pays peut-il passer du statut d’acheteur majeur à celui de place de marché structurée, dotée d’un véritable écosystème d’expertise et de transmission ?

À la tête du bureau de Riyad, Nour Kelani, nommée directeur général, est chargée d’accompagner cette transition. Issue du monde de l’art, elle possède une fine connaissance du marché de l’art contemporain saoudien, de ses acheteurs et bénéficie d’un réseau étendu de collectionneurs et de partenaires institutionnels.

Au-delà des enchères, la maison mise sur des initiatives culturelles et des collaborations institutionnelles, à l’image de son soutien à la Biennale d’Art Contemporain de Diriyah et de la rétrospective consacrée à Ahmed Mater à Londres. Cette approche suggère une volonté d’inscrire Christie’s dans le paysage artistique saoudien sur le long terme. Si Sotheby’s a opté pour une entrée spectaculaire avec une vente inaugurale emblématique, Christie’s adopte une démarche plus progressive. Mais une interrogation fondamentale demeure : le marché saoudien peut-il réellement soutenir une activité d’enchères et un marché secondaire actif, ou restera-t-il dominé par des acquisitions ponctuelles de prestige ?

Un des tests les plus révélateurs sera sans doute la place de la haute joaillerie et des objets précieux dans cette évolution. Si le Royaume ambitionne de devenir une place forte du luxe et du patrimoine, la structuration de ce marché constituera un indicateur clé de son succès ou de ses limites. Car au-delà des enchères et des acquisitions de prestige, l’enjeu véritable reste la capacité du pays à créer une dynamique où expertise, conservation et transmission jouent un rôle central.

 

 

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Informations pratiques :

Sotheby’s 
Origins, vente du 8 février 2025
sur ce lien, les différents lots de la vente

Christie’s
Nour Kelani
Managing Director
Contact

Biennale des arts islamiques 2025
https://biennale.org.sa/ar

Affiche de la Biennale des arts islamiques de Jeddah. 2025
Photo de Marco Cappelletti, avec l’aimable autorisation de la Fondation de la Biennale de Diriyah.
Vue exterieure du site de la Biennale des arts islamiques 2025
Photo de Marco Cappelletti, avec l’aimable autorisation de la Fondation de la Biennale de Diriyah.

La Collection AlThani
www.thealthanicollection.com/fr/

The Furusiyya Art Foundation
jugasingh.com/the-furusiyya-art-foundation-collection.html
The Art of the Muslim Knights: The Furusyya Art Foundation Collection, by Bashir Mohamed, Skira-IMA, 2008.