Les fleurs dans la joaillerie du XIXème au XXIème siècle : une inspiration inépuisable
[section_title title= »Dess(e)in de nature : Chaumet à Saint-Germain-des Prés »]
La maison Chaumet présente jusqu’au 14 septembre 2019 (avec une interruption du 15 au 24 juillet) une exposition intitulée « Dess(e)in de nature » dans le charmant hôtel particulier qu’elle occupe jusqu’à début 2010 à Saint-Germain-des-Prés. Placée sous le commissariat de Marc Jeanson, responsable des collections de l’Herbier national au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, l’exposition met en regard les dessins d’atelier et les réalisations joaillières de la Maison. Riche d’un fonds de plus de soixante mille dessins et de photographies prises depuis les années 1890, la Maison a puisé dans les archives de ses différents ateliers pour rendre hommage à une Nature inspiratrice. L’exposition présente aussi quelques maillechorts (un alliage de cuivre, zinc, et nickel employé pour transposer en trois dimensionnels dessins d’atelier avant fabrication) et de très rares pièces de son orfèvrerie.
Si l’Impératrice Joséphine fut une des grandes muses de la maison Chaumet, l’influence majeure de cette exposition est sans conteste Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) dont l’ombre plane sur les dessins d’atelier datés de la fin du XIXème siècle : des observations naturalistes du monde végétal, proches de planches botaniques dont la finesse de trait charme. Marc Jeanson les compare à un « herbier joaillier ».
Au fil du parcours que l’on suit sur trois étages, la nature apparaît sous différents jours : sauvage, ordonnée, puis domestiquée.
Au premier étage, la Nature apparaît dans son état sauvage
Nymphéa blanc, cèdre, chêne, lierre, houx… Une luxuriance végétale imprègne les créations joaillières de Jules Fossin et Joseph Chaumet en cette seconde moitié du XIXème siècle.
Clin d’oeil aux ouvrages de botanique du XVIIème siècle : un papillon s’immisce dans la végétation
Au deuxième étage, la Nature est « ordonnée »
La profusion du premier étage laisse place à l’étude, à l’analyse des formes et de leurs variations. D’observateur, l’homme devient un ordonnateur du vivant. Roseau à massette ou « roseau des étangs », avoine, blé sont les nouveaux modèles des ateliers qui s’emploient à les restituer méticuleusement sur papier, puis dans leurs bijoux.
Le troisième étage est consacré à une Nature « domestiquée »
Dans cette dernière section, le créateur interprète et stylise les éléments de la nature qu’il a auparavant observés. L’horticulture, le jardin botanique, le jardin à la française et la folle histoire de l’introduction de la tulipe en Europe témoignent de cette appropriation de la nature par l’homme. Feuilles de vigne et grappes de raisins (demi-parure de J-B Fossin 1820-25), acanthes et fleurs de fuchsia stylisées ponctuent les différentes époques, de l’Empire à nos jours sans oublier la Belle Epoque. Le diadème « Vertiges » créé en 2017 par Scott Armstrong souligne l’audace, le dynamisme et la pérennité de la thématique végétale.
Dess(e)in de nature
Du 19 avril au 15 juin, puis du 24 juillet jusqu’au 14 septembre 2019.
Exposition gratuite, du lundi au samedi de 10h à 18h (réservation recommandée).
Plus d’informations et réservations sur www.chaumet.com
165, Boulevard Saint-Germain. 75006 Paris.
Chaumet, Flammarion, avril 2017.