Les Diamants de la Couronne au Musée du Louvre (mise à jour de février 2020)
[section_title title= »Les Diamants de la Couronne et les bijoux personnels des souveraines entre 1800 et 1852″]
Vitrine des joyaux des souverains français entre 1800 et 1852
Le XIXème siècle a connu six régimes politiques. Les joyaux de la couronne reflètent ces changements permanents. Les pierres furent démontées et remontées maintes fois par les souverains successifs !
Les bijoux de la première moitié de ce siècle présentés au musée du Louvre ne sont pas tous issus des Diamants de la Couronne mais sont le plus souvent des bijoux personnels ayant appartenu aux Impératrices et Reines.
• L’Impératrice Joséphine a porté les Diamants de la Couronne le temps de son mariage avec Napoléon Ier. Après son divorce, en 1809, ces bijoux ont été mis à disposition de l’Impératrice Marie-Louise. Ainsi, il n’y a pas à proprement parler de Diamants de la Couronne de l’Impératrice Joséphine.

Photo (C) RMN-Grand Palais (musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau) / Franck Raux
Quant à sa très grande collection de bijoux personnels, qui a été partagée entre ses deux enfants Hortense et Eugène de Beauharnais après sa mort le 29 mai 1814 au château de Malmaison, on peut espérer que ces bijoux existent encore dans des collections royales en Europe grâce à ses descendants.
– A Nice, le musée Masséna présente le diadème de Joséphine en nacre, or, perles et pierres de couleur offert par son beau-frère Murat.
– Le Musée National des châteaux de Malmaison et Bois-Préau présente aussi quelques bijoux, en particulier la bague de couronnement de l’Impératrice.
– La galerie d’Apollon au Louvre expose une paire de pendants d’oreilles, formée de deux grosses perles en forme de poire, lui ayant appartenu personnellement – et que l’on reconnaît dans de nombreux portraits d’elle dont celui ci-dessus.

Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) : Mathieu Rabeau
• Pour son mariage le 2 avril 1810 avec Marie-Louise d’Autriche (1791 – 1847), Napoléon commanda à la maison Nitot deux parures qui appartiendront aux Diamants de la Couronne : une de diamants et une autre de perles et diamants. S’ajoutera aussi, d’une valeur moins importante, la délicate parure en or et mosaïques.

Vers 1809-1810. Composée d’un peigne, d’un collier, d’une paire de bracelets et de boucles d’oreilles.
Parure offerte par Napoléon Ier à l’archiduchesse Marie Louise comme présent de mariage, le 28 février 1810.
Micromosaïques : Rome, d’après des gravures de Domenico Pronti.
Monture : feuilles de vigne et grappes de raisins.
Ecrin : Gouverneur, gantier, pour l’impératrice Eugénie.
Parure inscrite à l’inventaire des Diamants de la Couronne en 1811.
Seule parure de Marie-Louise des Diamants de la Couronne parvenue intacte. Vendue en 1887.
Collection des Diamants de la Couronne. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle.


Napoléon offrit aussi à sa seconde épouse deux parures destinées à entrer dans son écrin personnel : l’une en opales et diamants, l’autre en émeraudes et diamants.
La seconde vitrine de la galerie d’Apollon présente le collier et la paire de boucles d’oreilles de la parure d’émeraudes et diamants offerte par Napoléon Ier à Marie-Louise à l’occasion de leur mariage en 1810.


Ces deux bijoux, préservés dans leur état d’origine de 1810, ne sont donc pas des joyaux de la couronne mais appartenaient à l’écrin personnel de l’Impératrice qui comprenait aussi un diadème et un peigne.
A la chute du Premier Empire, l’Impératrice quitte Paris le 29 mars 1814 et emporte tous ses bijoux personnels reçus pendant son mariage. En 1847, elle lèguera la parure d’émeraudes à sa tante du côté des Habsbourg, l’archiduchesse Elise. En 1953, le diadème de l’impératrice Marie-Louise est acquis par Van Cleef & Arpels et les émeraudes sont démontées pour être serties sur de nouvelles créations entre 1954 et 1955. En 1962 des turquoises sont serties sur le diadème qui est porté en janvier 1967 par Marjorie Merriwheater Post. En 1971, cette dernière l’achète à la Maison pour l’offrir au Smithsonian Institute. Aujourd’hui, ce diadème est composé de 1006 diamants taille ancienne d’un poids total de 700 carats et de 79 turquoises d’Iran d’un poids total de 540 carats.
• Sous la Restauration, Louis XVIII (1755-1824) fit démonter et mettre au goût du jour les bijoux impériaux pour sa nièce la duchesse d’Angoulême (1778-1851).
Louis XVIII étant veuf, tout comme son frère et successeur Charles X, c’est leur nièce la duchesse d’Angoulême (1778-1851), fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, qui porta les Diamants de la Couronne. Marie-Thérèse-Charlotte de France, auparavant nommée Madame Royale, est devenue duchesse d’Angoulême par son mariage en 1799 avec son cousin germain Louis-Antoine d’Artois, fils aîné du comte d’Artois (futur Charles X).
Deux bijoux lui ayant appartenu et faisant partie des Diamants de la couronne sont présentés au Louvre :

Le « diadème de la duchesse d’Angoulême »

Marie-Thérèse de France possédait une parure personnelle d’émeraudes qui avait été créée en 1814 par le joaillier Paul-Nicolas Ménière (1745-1826) comprenant un peigne, un collier, des bracelets et des boucles d’oreilles. Louis XVIII fit réaliser un diadème par la maison Bapst pour compléter cette parure. Chef d’œuvre de la Restauration par la richesse des pierres gemmes, la qualité de leur monture et l’inspiration classique, ce diadème monté avec des gemmes de la Couronne fut inscrit sur l’inventaire des Diamants de la Couronne de France.
Sous le Second Empire, le diadème fut porté par l’Impératrice Eugénie qui appréciait particulièrement les émeraudes.
Ce diadème fut vendu avec les autres bijoux de la Couronne en 1887 avant de réapparaître dans une collection privée. Il a été acquis avec la contribution du Fonds du Patrimoine en 2002.
La « paire de bracelets rubis et diamants de la duchesse »


Cette paire de bracelets, offerte par Louis XVIII à la duchesse d’Angoulême, faisait partie de la parure de rubis et diamants qui comportait un diadème, deux colliers, un cache-peigne, une paire de boucles d’oreilles, une ceinture et trois agrafes.
Une première parure créée en 1811 par la Maison Nitot pour l’impératrice Marie-Louise fut en partie remontée pour la duchesse d’Angoulême en 1816 par Pierre-Nicolas Menière, d’après les dessins de son gendre Evrard Bapst. Le joaillier conserva les éléments essentiels de Nitot mais en les agençant avec plus de sobriété, dans le style Restauration. Fait assez rare pour être souligné : ni les bracelets, ni le reste de la parure, ne furent modifiés au cours du XIXème siècle. Ils furent portés également par l’impératrice Eugénie.
L’ensemble fut vendu en 1887, la paire de bracelets fut acquise par M. Tiffany puis vendue dans une collection particulière, avant d’être léguée au Louvre en 1973 par M. Claude Menier.
La réouverture de la Galerie d’Apollon en janvier dernier présentait une nouvelle acquisition : un élément de la ceinture de rubis et diamants de la duchesse d’Angoulême

• Il n’y a qu’une seule parure témoin de la Monarchie de Juillet, c’est la parure complète de saphirs et diamants de la reine Marie-Amélie (1782-1866), épouse du roi Louis-Philippe.
Il s’agit d’une parure personnelle de la reine.





La plus ancienne trace que l’on ait trouvée de cette parure est la correspondance échangée entre le duc d’Orléans (le futur roi des français Louis-Philippe) et Hortense de Beauharnais qui la lui vendait. Acquise en 1821, cette parure fut remaniée et complétée pour la reine Marie-Amélie. La parure fut modifiée une nouvelle fois après 1863 pour Isabelle d’Orléans, comtesse de Paris. Ancienne collection du Monseigneur le Comte de Paris, cette parure est restée dans la descendance des Orléans jusqu’en 1985, date à laquelle elle est entrée au Louvre.